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Chroniques d'une génération sans nom (ou avec un Y)

21 novembre 2013

Attrape-moi si tu twittes.

Un énième blog sur la vie de quelqu’un. Les gens sont doués pour faire ça. Depuis l’explosion d’internet des années 2000 du turfu (futur pour les plus vieux), l’étalage de vie sur la toile se trouve en pleine expansion. Loin de moi l’envie de vous faire un cours d’histoire des réseaux sociaux mais avouez que l’évolution est impressionnante. Il est loin le temps ou l’on écrivait des articles sur Skyblog intercalant proverbes mielleux à vomir : souvenez vous du incontestable « loin des yeux loin du cœur est un proverbe menteur car malgré la distance c’est à toi que je pense » (hum ça donne envie hein). Il y avait aussi des gifs, vous savez, les photos qui bougent toutes seules comme dans Harry Potter ; c’était magique. Et enfin, à cela s'ajoutait des photos montrant nos petites vies et accessoirement, nos animaux de compagnie : nos chats, nos tortues, nos mouches, nos mecs. Heu pardon, les sex boys ne se rangent pas dans cette catégorie. Quoique.

On est en effet passés à la vitesse supérieure, je dirai même plus, à une évolution de plusieurs années lumières, un bon dans la galaxie de Star-Wars : de Facebook et ses inévitables polémiques à base de c’est ma vie privé t’y  touche pas mais en même temps j’aime bien mettre des photos hyper perso de moi,  on est passé à, alors là tenez vous bien : twitter et son inévitable challenge de 150 mots -pas plus- sinon tu twittes pas (rageant hein).

Autant vous dire que pour la pipelette que je suis c’était pas gagné. Pourtant je promet d’avoir essayé la dernière fois de poster, comme tout le monde, le plat que je mangeais car oui, parfois je suis un mouton (et je ne parle pas du plat là, c’était du poulet !). Malheureusement il se trouve que j’ai également cuisiné ce repas délicieux et, je n’ai pas pu me retenir de vouloir mettre la recette dans le  twit. Mais oui mais non. Vous vous doutez bien que 150 mots pour une recette de suprême de poulet au citron mariné ça ne passe pas. J’ai essayé pourtant, en mode télégramme vous savez : « Versez. Citron pressé. Ajoutez poulet. 25minutes. Four 220c°. » Allé hop, débrouillez vous avec ça. Tient, ça ferait une bonne épreuve dans top chef : « Vous avez une heure top chrono. Après tout, soyez inventifs ». Cyril Lignac, lui, il aurait réussit. Oui mais voilà, tout le monde n’est pas Cyril Lignac. Je m’égare quelque peu du but (parlant de but, bravo on est enfin qualifié, mais la coupe du monde ça risque d’être une autre une tragédie de Racine). Bref, revenons à nos moutons ou nos poulets plutôt : voulant faire les choses bien ou ne pas les faire, j’ai pas twitté.

Bien entendu, il existe tout un paquet de bébés réseaux sociaux et applications qui ne demande qu’à devenir côtés en bourse, s’ils ne le sont déjà pas, comme leur grand frère : Instagram ou selfie moi si tu peux, Vibes ou comment faire une video en moins de 10 secondes, (encore plus rageant que Twitter tient), mais encore Snapchat ou la photo fantôme qui  ne sert à rien vu que tu la gardes pas, sauf si tu la screenshot, mais alors la tu triches, c’est pas bien, et j’en passe.

Le plus inquiétant dans tout ça, c’est qu’on est passé dans l’ère du plus vite que la musique, tout plus vite, maintenant tout de suite. Bande d’impatients que l’on est. La véritable question à se poser est plutôt : mettons-nous une photo sur les réseaux sociaux  pour créer des souvenirs ou créons-nous des souvenirs pour les mettre sur Facebook ? Pan ! Dans les dents monstre de Facebook. Médite là dessus.

La critique est peut-être quelque peu acide, je tiens donc à nuancer mes propos : on est tous pris dans les filets des réseaux, c’est bien évidemment le meilleur instrument de communication des médias et des informations pouvant faire le tour du monde en une journée (t’aurai dit ça aux explorateurs du nouveau monde dis donc, ils t’auraient pas cru). Mais de plus en plus de gens mettent en garde : les frontières de la vie privée se rétrécissent, si elles n’ont pas déjà disparues. C’est bien connu, si six milliards de personnes pouvaient tout savoir les uns des autres sans se taper dessus, on serait au pays des Bisounours. La vérité, c’est que l’on ne peut pas ignorer qu’on ne sait plus comment interagir avec les autres: se cacher derrière un écran est devenu un grand jeu de cache-cache mondial suivie de près par « Attrape-moi si tu Twittes ». Moi j’aime bien les jeux…

…A partir du moment où l’on connaît les règles.

Mais qui est donc cette petite vieille qui vient nous faire la leçon sur un truc qu’elle connaît mal ? Ben tout d’abord, la vieille est une étudiante issue de la génération que certains appellent « Y », qui a grandi avec au fil de Facebook et de ses évolutions. Mais la petite vieille étudiante s’inquiète, comme certains de ses amis, paumés entre une génération virtuelle ou l’on connaît tout le monde et un monde réel ou l’on ne connaît plus personne. Surtout dans le vaste univers qu’est celui de l’université.

ALORS non, ceci n’est pas un blog sur la vie de quelqu’un, ceci est un blog qui raconte une histoire, celle d’une génération remplie de désillusions (c’est pas moi qui le dit c’est France 2), mais qui malgré tout s’accroche à ses rêves. 

 Y.

Curiosité: La génération 2.0 en image et en questions: http://generation-quoi.france2.fr/

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Chroniques d'une génération sans nom (ou avec un Y)
  • Une génération en quête d'elle même. Des chroniques culturelles, des questions existentielles (ou pas). Destinés à tout ceux de la nouvelle génération, et au anciens, curieux de savoir ce qu'on devient. Be your own hero.
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